À l’occasion de la création du groupement Incipio, Géraldine Métifeux, membre fondatrice du groupement et initiatrice du projet a accordé un entretien exclusif à NewsManagers pour expliquer les objectifs, caractéristiques et motivations derrière la création d’Incipio.
Newsmanagers : Pourquoi avoir créé ce groupement ?
Géraldine Métifeux : Aujourd’hui, les plateformes et assureurs avec lesquels travaillent les CGP sont de plus en plus gros, l’exemple de Nortia est d’ailleurs assez parlant à ce niveau-là. Dans ce contexte, il devient très difficile de rester seul dans son coin si on veut pouvoir peser dans une négociation.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé avec les cabinets Eurogest Patrimoine Associés, Fortune Expert, Septem Investment, Elminger Patrimoine Conseil et Alter Égale, que je représente, de former ce groupement.
C’est donc un moyen de compter dans le paysage sans passer par l’association capitalistique qui est plus lourde et plus compliquée à mettre en place.
L’intégration capitalistique n’est donc pas au programme ?
Pas pour le moment. Cependant, la création de ce groupement est une première étape qui pourrait ensuite déboucher, si les choses fonctionnent bien, sur des associations capitalistiques les uns avec les autres si cela correspond aux envies et aux aspirations de chacun des membres.
Pourquoi n’avez-vous pas rejoint un groupement existant ?
Nous avons tous été sollicités pour rejoindre des groupements déjà en place. Cependant, nous avons tous le sentiment que ce nous souhaitons mettre en place avec Incipio n’existe pas ailleurs. La première raison est simple, c’est que la plupart des autres groupements sont anciens, le dernier à avoir été créé doit avoir au moins 15 ans. Ainsi, nous souhaitions avoir un niveau d’exigence très élevé, être mono-association et surtout être en nombre réduit.
Lorsqu’on est 30 autour d’une table il devient difficile de vraiment discuter, partager, et avancer ensemble. L’admission de nouveaux membres sera d’ailleurs soumise à un vote à l’unanimité. Pour le moment, nous avons fixé à 10 le nombre maximum de membres. Nous sommes bien évidemment ouverts à toutes les candidatures qui se reconnaitraient dans notre vision et nous les étudierons toutes.
Nous ne nous interdisons pas de travailler avec d’autres groupements, et nous avons d’ailleurs déjà été sollicités par deux groupements existants sur plusieurs sujets. Nous pourrions par exemple réaliser des communiqués communs sur le métier de CGP, la réglementation, etc.
Qu’attendez-vous de cette initiative ?
Concrètement, nous espérons renforcer notre position vis-à-vis de nos partenaires et être « virtuellement » impossible à écarter par l’un d’entre eux. Cela nous apportera aussi plus de poids dans les négociations tarifaires.
Le but est aussi de créer un lieu de partage de bonnes pratiques, mais également d’informations. L’idée est d’améliorer les conditions de travail de chacun des membres du groupement en allant chercher ce qui fonctionne le mieux dans chaque cabinet. Nous allons notamment mettre en commun les pratiques de backoffice, les informations, les titres réglementaires et même les préconisations que nous proposons à nos clients.
Dès le mois de mars, nous allons harmoniser la totalité de nos documents de backoffice ainsi que nos procédures avec nos partenaires afin de tout centraliser au niveau du groupement.
À terme nous prévoyons de centraliser tous les relevés de commissions pour réduire les erreurs de paiements, mais également nos différentes analyses sur les marchés financiers, sur les OPC et les produits structurés. Nous réaliserons des études communes sur le cadre réglementaire ou encore la prévoyance et une veille juridique patrimoniale.
Nous mutualiserons nos abonnements et rationaliserons les rendez-vous d’informations (réunions des asset managers, conférences, etc.) pour couvrir plus de terrain.